Les colonnes hydrothermales en relation avec les gisements de kaolin du Nord de la Drôme
Luc Vincent & Dominique Gasquet
lucvincent@neuf.fr dominique.gasquet@univ-smb.fr,
http://www.lucvincent.fr/colonnes1/1presentationcolonnes.html
Plan de l’article
1.Introduction généralités sur les kaolins
2.Du rift ouest européen au kaolin
3.Description des colonnes siliceuses dans leur environnement
4.Conclusion
Résumé :
Mots-clés :
1.Introduction : généralités sur les kaolins
Les kaolins sont des argiles blanches, friables et réfractaires, composées principalement de kaolinite,
silicates d’aluminium hydratés. Découverts en Chine, ils sont à la base de la fabrication de la
porcelaine, mais sont aussi utilisés dans l'industrie du papier, du verre et plus marginalement des
cosmétiques et de la médecine. Selon Marco (2023), le kaolin et les argiles kaoliniques sont souvent
désignées dans la littérature comme "argiles nobles, par opposition aux "argiles communes" surtout
dédiées à la construction ! Le kaolin, contient de 90 à 100 % de kaolinite à l’origine de sa couleur
blanche. Les argiles kaoliniques contiennent de 90 à 50 % de kaolinite accompagnée d'autres
minéraux argileux ou non (quartz, micas, feldspaths, illites, hydroxydes de fer, hydrates d'alumine
etc.). Ces minéraux apportent à l'argile des propriétés de fondant (feldspath), de plastifiant (smectite)
ou de réfractaire (hydrates d'alumine) qui influent sur les propriétés de l'argile, et donc sur ses emplois
industriels, et sur sa couleur qui va du blanc au presque noir.
Les
kaolins forment généralement des poches plutôt que de vastes couches
stratifiées et contiennent peu d’impuretés minérales comme le fer. Les
différents kaolins se trouvent :
dans des gisements dits "primaires", associés à des micas et du quartz ; en effet, ces gisements proviennent de l’altération sur
place de roches granitiques, le kaolin lui-même résultant de l’altération des feldspaths
dans des gisements dits "secondaires", qui résultent de l’entraînement de kaolin à partir de gisements primaires, et de sa
re-déposition.
En France (Charles et al. 2018), les gisements primaires du kaolin (développés en place sur des roches granitiques altérés) sont situés
dans les régions de socle où les roches plutoniques (granites) d’âge varisque (hercynien) affleurent (Massif central et Massif armoricain)
tandis que les gisements secondaires, pour les argiles kaoliniques, sont plutôt présents dans les bassins sédimentaires d’âges
mésozoïque et cénozoïque (Bassin parisien, Bassin aquitain, fossé de Limagne, Bassin du Sud-Est).
Les plus gros gisements se trouvent au Brésil, aux États-Unis, en Chine, au Royaume-Uni
(Cornouailles), en Ukraine, en Australie, en Nouvelle-Zélande. En France, les carrières de kaolin sont
situées en Bretagne (Plœmeur, Berrien), Échassières (Allier), Quessoy (Côtes-d'Armor), Montguyon
(charente-maritime),Saint-Yrieix (à ll'origine de la production de porcelaine)
Rochefort-Samson et Larnage .
C’est dans la région entre St Barthélémy de Vals et Larnage que les gisements de kaolin et les colonnes siliceuses qui leurs sont associées seront décrits ci-dessous.
2 du rift ouest européen au kaolin
A
l'oligocène (23Ma à 34Ma) : fracturation de la mer du Nord à
la mer Méditerranée
avec l'ouverture de plusieurs bassins.
dont
le Bassin Sédimentaire de Valence (en jaune).
et sur la bordure ouest faillée du BSV de Larnage à St Barthélémy de Vals les colonnes et les gisements de kaolin sont quasiment alignés à l'échelle 1/50 000° Tournon; mais sur le terrain l'écart est de +/- 80 de mètres entre la structure la plus à l'ouest et la strcture la plus à l'est.
en
coupe : la bordure ouest du BSV. En orange la position d'une
colonne.
Figure
1 schémas sur la disposition du granite, des alluvions, des
failles, et une colonne avec sont kaolin.
colonne
1 pour examiner la texture et les couleurs versicolores des colonnes.
Les colonnes siliceuses et en grès se sont mises en place dans des failles normales de direction N 0° avec un pendage vers l'est, recoupant des failles hercyniennes (N 45°) et cévenoles (N 30°). Ces intersections ont probablement favorisé une circulation hydrothermale intense, responsable de la minéralisation en silice et de la formation des colonnes. Celles-ci sont entourées de kaolin, produit de l'altération des granites par des fluides hydrothermaux Ce phénomène et bien visible dans la carrière de Brissolat.
3.Description des colonnes siliceuses dans leur environnement
"les Roches qui dansent" situées à 1,5 km au sud de Saint Barthélémy de Vals sont considérées comme des curiosités géologiques naturelles dans lesquelles certains visiteurs croient y voir un lieu de culte druidique et interpretent les colonnes comme des menhirs !. La légende veut que la nuit de Noël, aux 12 coups de minuit, les roches se mettent à danser d’où leur nom.
Ces
colonnes verticales de quartz ± hématitique avec de sables
silicifiés, grésifié, et indurés (avec des petits galets
apparents) prennent naissance dans les granites, et traversent les
alluvions de l’éocène (éocène daté par défaut).
Le
secteur des Roches qui Dansent comporte une trentaine de blocs et de
colonnes silicifiés et en grés dont certaines sont fracturées et d'autre renversées et hors Roches qui Dansent une
vingtaine de blocs et de colonnes silicifiés et en grés dont certaines sont fracturées et renversées.
Cette
colonne verticale typique dans les Roches qui Dansent évoque une colonne issus d'une circulation de fluides hydrothermaux
saturé en silice. Fluides hydrothermaux à l'origine des altérations des granites encaissant et altérant les
feldspaths en kaolin.
L'érosion
à dégagé la couverture alluvionnaire éocène.
Les
materiaux (sables et galets) des colonnes grèseuse sont issus des
alluvions, certainement par remplissage du drain verticale.
image
5 colonne fracturée dans les Roches qui Dansent
un morceau de colonne pour "décoration".
le bulldozer cale au contact de la colonne
colonne de quartzite grise très indurée dans les alluvions et enracinèe dans le granite.
visionnez
la vidéo Brouas. 16 secondes.
https://drive.google.com/file/d/1_Kvqo8ULuiW07aOVSVWxaFyEFsHF7pBF/view
colonne
de quartzite jaunâtre très indurée dans les alluvions et enracinèe dans le granite.
4 Conclusion Ce site présente un intérêt géologique majeur, notamment pour l'étude
des processus de minéralisation hydrothermale et de l'évolution tectonique de la région.
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où sont les mêmes "systèmes" en France ? à l'étranger ?.
Bibliographie
aucune publication sur les colonnes.
Marcoux E. (2023). Le minéral dans notre quotidien. Roches et minéraux industriel de France. Mémoire de la Société Géologique de France, nouvelle série, 182 Paris, 336 p.
Charles N., Colin S., Gutierrez, T., Lefebvre G. (2018). Mémento Kaolin et argiles kaoliniques. Rapport final. Rapport BRGM/RP-67334-FR, 93 p. 44 fig., 4 tabl.
Beauchamp J. (2005). Les argiles. Université de Picardie Jules Verne. Disponible sur : https://www.u-picardie.fr/beauchamp/mst/argiles.htm.
Laurent Michon ( 2000) Dynamique de l'extension continentale - application au rift ouest-européen par l'étude de la province du massif central
Françoise Bergerat (1985) Déformations cassantes et champs de contrainte tertiaires dans la plate-forme européenne.
Sitographie
https://www.brgm.fr/fr/reference-projet-acheve/memento-kaolin-argiles-kaoliniques